Tout se passe dans notre cerveau, ou presque.
Toutes les informations captées par nos cinq sens sont envoyées à notre cerveau et reçues dans une région appelée le Thalamus qui sert d’office d’aiguillage. Entre autre, elles sont redirigées vers la région de l’amygdale pour y être traitées. L’amygdale est en perpétuelle vigilance. Tels nos ancêtres qui en haut de leurs mâts surveillaient la mer et signalaient le moindre danger, l’amygdale donne l’alerte dès qu’elle détecte une anomalie dans la transmission des messages. Car elle a de la mémoire. Elle retient dans ses registres tout ce qui représente une menace afin de réagir rapidement si un même risque se représentait face à nous.
Si l’amygdale détecte une possibilité de danger, elle envoie ses signaux à l’hypothalamus, qui, lance à son tour toute une série d’actions, en vue de contrecarrer l’attaque (accélération du rythme cardiaque, sudation). L’amygdale contacte aussi le tronc cérébral, responsable du déclenchement des messages moteurs (activer les muscles pour fuir par exemple).
Ceci étant, même si le catalogue des dangers identifiés par l’amygdale est bien fourni, il peut y avoir des erreurs d’appréciation et on peut déclencher les secours inutilement. Il existe donc un service de vérification pour s’assurer que le danger est bien réel. Il se trouve dans la région du cortex préfrontal, dans la partie antérieure du cerveau. Ce dernier se réfère aux informations détenues par l’hippocampe, véritable service d’archives.
Si l’hippocampe valide le danger, l’action de défense s’active encore plus. S’il invalide la menace, il émet des signaux d’apaisement.
Le stress et la maîtrise des opérations
Le stress est quantifié selon la mesure des efforts d’adaptation que nous allons devoir mettre en œuvre face à une situation nouvelle ou imprévue ou difficile. Cela peut être une réponse à des peurs.
Des études ont démontrées que lorsque l’individu estime qu’il a, plus ou moins, la maîtrise sur l’événement, il est moins stressé. Aux Etats Unis, des chercheurs ont fait plusieurs expériences.
L’une d’elle consistait à mesurer le stress des patients qui allaient recevoir des soins dentaires. Deux groupes ont été formés. Le premier groupe n’avait aucun moyen de contrôle tandis que le deuxième groupe avait en main une poire pour arrêter les soins si la douleur était trop forte. Bien qu’ils n’aient pas tous utilisés la poire, les patients du second groupe présentaient un stress bien plus bas que les patients sans moyen de contrôle.
L’autre expérience consistait à former des binômes qui allaient se rendre d’une ville à une autre, sur une distance d’environ 400km. L’itinéraire était libre, la seule contrainte était de ne pas s’arrêter pendant le voyage. A l’arrivée le stress était mesuré chez tous les participants. Dans tous les cas, c’était la personne qui se trouvait passagère qui avait un stress beaucoup plus élevé que la personne qui avait conduit. En effet, le passager se sentait complètement dépendant de son chauffeur.
Stress et Anxiété
Le stress est une réponse à un stimulus réel qui est arrivé. On parlera d’anxiété quand la peur s’installe en vue d’un événement qui n’est pas arrivé mais qui, selon la personne anxieuse, pourrait arriver. Le retour du loup dans les montagnes a parfois créé des réactions anxieuses, voire dépressives chez les bergers. Ceux-ci expliquaient que suite à différentes attaques de leurs troupeaux par les loups, ils finissaient par se réveiller le matin en ayant peur d’aller retrouver leurs bêtes car ils craignaient de découvrir des brebis blessés, ou tuées. Ils étaient donc en état d’anxiété puisqu’ils réagissaient à un danger certes probable mais qui n’était pas réel.
La bonne nouvelle
Hans Selye, qui a défini la notion de stress à partir des années 1970, a conclu ses études en nous rappelant que le stress est de facto quand il y a de la vie. C’est notre condition humaine de devoir réagir à des sources de stress.
Donc, la bonne nouvelle est que le stress, c’est la vie… Donnez moi du stress !
©Christine Huchette 2020