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FEEDBACK ou FEEDFORWARD, l’art de la motivation

On dit de la génération Y, ces ‘’digital natives’’, âgés aujourd’hui entre 20 et 30 ans, qu’ils sont de grands friands de feedbacks. Ces derniers arrivants dans les entreprises ont des attentes particulières en terme de valorisation de leur travail et sont en quête quasi permanente de commentaires, sur leurs actions et sur leurs résultats. Les Y, certes, oui mais pas que …… Au bureau ou à la maison, nous sommes assez nombreux à attendre de nos proches des retours, que ce soient des félicitations, des objections, voire même des critiques. Alors, comment s’y prendre ?

Publié dans Activmag,

 

Le feedback est un stroke.

To stroke en anglais est un verbe transitif qui signifie à la fois caresser et frapper. Donner du feedback, c’est donc à la fois, accorder des retours positifs et négatifs. En Analyse Transactionnelle*, Eric Berne décrit le stroke comme ‘’tout acte impliquant la reconnaissance d’autrui’’. Il ajoute que de recevoir du feedback, de la part des autres, est essentiel à notre survie. Il paraît même que cela susciterait de la motivation chez nos interlocuteurs.

Encourager ou flatter ?  

Ces signes de reconnaissance, verbaux ou non verbaux, sont appelés conditionnels ou inconditionnels, selon qu’ils font référence aux faits ou au contraire à la personne.

Si votre manager vous dit : «Vous êtes formidable, vous faites un excellent travail». Vous pouvez ne pas apprécier la remarque à sa juste valeur. Vous risquez de prendre l’intervention de votre patron, comme une flatterie. Un stroke inconditionnel, qui se rapporte à notre propre personne nous met très souvent mal à l’aise et provoque une attitude de méfiance, envers celui qui le dit.

C’est la raison pour laquelle, mieux vaut utiliser des feedbacks conditionnels, autrement dit, factuels. Vous allez préférer entendre «votre dossier est excellent, les conclusions sont circonstanciées, et vous

avez apporté de belles solutions». Il s’agit à nouveau d’un compliment mais cette fois, vous savez à quoi vous raccrocher et cela vous fait du bien. Le stroke inconditionnel est comme un vase sans anses, alors que le stroke conditionnel, est un récipient avec de bonnes prises.

Un stroke inconditionnel et négatif est, pour le coup, destructeur. Se retrouver face à un interlocuteur qui vous envoie, droit dans les yeux : «on ne peut pas vous faire confiance» est une situation très blessante. Là encore, nous avons besoin de nos accroches pour comprendre la nature du reproche. Si vous avez quelque remontrance à exprimer à un collaborateur, restez factuel et conditionnel. Vous augmentez vos chances d’être suivie et entendue.  Préférez dire : «nous nous étions mis d’accord sur une date de remise de dossier» plutôt que «vous n’êtes pas fiable».

Tout sauf l’indifférence

Effectivement, nous avons tous plus ou moins besoin de feedbacks pour nous rassurer, pour nous sentir exister, pour savoir où on en est. Et, aussi impensable que cela puisse paraitre, nous préférons recevoir des critiques que d’être confrontée au silence de notre entourage. 

A vous, maintenant. N’oubliez pas la règle d’or : intéressez-vous à ce que votre interlocuteur fait et non pas à ce qu’il est.

* L’analyse transactionnelle d’Éric Berne, médecin psychiatre américain, dans les années 1950 à 1970, (aussi appelée AT) est une théorie de la personnalité et de la communication.

 

©Christine Huchette 2018

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